Divorce Consommé : La Junte Nigérienne Rompt les Accords Militaires avec la France

Niamey, 04 Aout 2023 (Lomé Actu) – Dans un geste marqué par des tensions croissantes, la junte militaire au Niger a pris la décision de révoquer une série d’accords de coopération militaire avec la France.

Cette mesure pourrait avoir des conséquences majeures sur la lutte contre les insurgés islamistes dans la région, suite à l’éviction du président Mohamed Bazoum lors du coup d’État de la semaine dernière.

Le climat anti-français qui a émergé lors des récents coups d’État au Burkina Faso et au Mali a également joué un rôle dans cette décision. Certains habitants ont exprimé des inquiétudes concernant l’ingérence de l’ancienne puissance coloniale dans les affaires internes du pays.

La France dispose actuellement de 1 000 à 1 500 soldats au Niger pour soutenir la lutte contre les groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique qui sévissent dans la région du Sahel.

La révocation de cinq accords militaires datant de 1977 à 2020 a été annoncée à la télévision nationale par le représentant de la junte, Amadou Abdramane. Cette décision pourrait entraîner une modification significative de la coopération militaire entre les deux pays.

Suite à l’éviction de M. Bazoum, les partenaires régionaux et occidentaux du Niger, dont la France, ont imposé des sanctions pour tenter de ramener l’ordre constitutionnel. Cependant, le chef de la junte, Abdourahamane Tiani, a fermement affirmé qu’il ne reculerait pas.

Face à la résistance des anciens alliés, le Niger a également suspendu la diffusion des chaînes d’information internationales France 24 et RFI, financées par la France. Cette mesure a été condamnée par le ministère français des affaires étrangères.

Jeudi, des manifestants ont défilé à Niamey pour exprimer leur opposition aux pressions étrangères sur les putschistes. La CEDEAO, principal bloc régional, a adopté une position ferme envers le coup d’État et a même évoqué la possibilité d’une intervention militaire si le président renversé n’était pas rétabli au pouvoir d’ici dimanche.

Un bras de fer s’engage ainsi entre la junte et la CEDEAO, tandis que les tensions persistent dans la région de l’Afrique de l’Ouest. Le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont tous exprimé leur soutien mutuel, considérant toute intervention de la CEDEAO au Niger comme une « déclaration de guerre » à leur encontre.

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